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Milde, Jeanne Louise (1900 - 1997)

, Bruxelles -
Milde Jeanne
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En Belgique

Milde Jean Louise

Fille de Josse Milde et de Mathilde Cammaerts Milde, Jeanne Louise Milde est née le 15 juillet 1900, à Bruxelles (Belgique). Elle étudia les Beaux-Arts à l’Académie Royale de Bruxelles, où elle reçut une excellente formation académique. Elle vécut la révolution culturelle du début du XXe siècle. Bien qu’elle ne fut liée à aucun mouvement d’avant-garde, elle assista (et, à sa manière, participa) à la grande transformation du champ des arts, de la culture et de la société.

Être femme et artiste de surcroit n’était pas une tâche facile au début du siècle dernier. Elle se confronta à l’opposition de sa famille et de la société belge de son époque. Sa mère ne voulait pas qu’elle étudie et, si son père le savait, il ne l’aurait probablement pas permis. C’est pourquoi, au début, elle fréquenta l’Académie sans qu’ils le sussent. Le 24 septembre 1918, elle était « la seule femme à être acceptée par l’École des Beaux-Arts ».

Elle reçut deux prix que le gouvernement belge décernait à de jeunes artistes : le prix Godecharle  en 1926 et le prix Voyage à Rome en 1927. Toutefois, les relations diplomatiques entre la Belgique et l’Italie étant difficiles à l’époque, Milde fut récompensée par un voyage à Paris, où elle participa à des expositions importantes comme le Salon de La Société Française des Beaux-Arts.

Ce premier moment fut fondamental pour la constitution des valeurs et de la personnalité de la jeune femme.

Au Brésil

En 1929, elle quitte la Belgique pour s’installer à Belo Horizonte (chef-lieu de l’État de Minas Gerais, au Brésil). Là, elle intègre la Mission Pédagogique Européenne insérée dans la Réforme de l’Enseignement de Francisco Campos. À Belo Horizonte, elle enseigne à l’École de Développement Professionnel, qui prépare les professeurs à donner des cours de travaux manuels, lesquels incluent le modelage et la peinture dans leur programme. Présence importante dans le panorama artistique de Belo Horizonte, Jeanne Milde y participe en tant qu’artiste et en tant que femme entre les années 1920 et les années 1950. En 1930, elle crée deux bas-reliefs décoratifs pour l’édifice de l’École Normale Modèle, l’actuel Institut d’Éducation de Belo Horizonte. Elle produit des sculptures pour les parcs, les places, les cimetières et les jardins résidentiels. Elle est considérée comme l’un des précurseurs du modernisme à Minas Gerais.

Elle apparaît dans ces vers du poète brésilien – originaire de Minas Gerais – Carlos Drummond de Andrade , dans un texte intitulé « Les filles de l’École de Développement Professionnel » : 

Que vêm fazer essas jovens?

Vêm descobrir coisas

De Decroly  , Claparède

Novidades pedagógicas 

Segredos de arte e de técnica

Revelados por Hélène Antipoff,

Madame Artus, Mademoiselle Milde,

Mais quem?

A escola novidadeira

Dita de Aperfeiçoamento

Que viennent faire ces jeunes gens?

Ils viennent découvrir des choses

De Decroly°, Claparède

Les nouveautés pédagogiques

Les secrets de l’art et la technique

Révélés par Hélène Antipoff,

Madame Artus, Mademoiselle Milde,

Qui d’autre?

L’école créatrice

Dite de Développement Professionnel

Elle fut la première femme et artiste professionnelle à s’établir à Belo Horizonte, ouvrant l’espace à la participation féminine et à l’art moderne, qui s’établirait plus tard à Minas Gerais. Son art fut marqué par le classique-moderne, avec l’adoption de langages artistiques proches du Symbolisme, de l’Art Déco, de l’Art Nouveau et de l’Expressionisme tout en demeurant dans une conception de l’art qui peut être dite classique.

assinatura Milde

Jeanne Louise Milde était une artiste moderne, si l’on entend le moderne dans l’art comme constitué au départ du néoclassicisme et du romantisme. Son symbolisme des débuts se déployait comme un art moderne. Outre ce moderne nouveau, le classique ancien était également présent dans son œuvre. Sa production restait attachée aux présupposés classiques, c’est pourquoi on ne peut voir, dans son geste artistique ou dans sa conception de l’art, l’élan de l’avant garde. Pour Milde, les œuvres d’Art étaient figuratives et réalisées après nombreuses études et beaucoup d’application. 

Elle décéda à Belo Horizonte, en 1997.

° Ovide Decroly, médecin et pédagogue belge

 

Traduction: Lionel Sturnack

Sources